lundi 16 novembre 2015

13-11-15

C'était un vendredi soir qui commençait bien, à la campagne, chez ma mère.
Comme toujours, elle nous avait préparé un dîner gargantuesque et à 21h30, mon frère et moi étions en train de terminer la bouteille de vin en déconnant, avachis dans le canapé, lorsque nos deux portables ont sifflé en même temps.
Sur nos écrans, le même SMS d'un ami commun : "Fusillade au Carillon, est-ce que tout le monde va bien ?".
La suite, ce sont les larmes, Itélé, Twitter et Facebook jusqu'à l'overdose, les centaines de SMS pour prendre des nouvelles des uns et rassurer les autres.

Alors maintenant, il va falloir continuer, sans trembler, parce qu'on est de ceux qui résistent.
Il faudra se balader en mini-jupe rue Alibert ou rue de Charonne.
S'embrasser à perdre haleine, sans se cacher.
S'enivrer aux terrasses des cafés.
Pleurer de rire.
Écouter du rock crasseux toujours plus, toujours plus fort.
Dire aux gens qu'on aime qu'on les aime.
Chérir Paris.
Jouir.

Lola, Stéphane, Pierre, Mathias, Marie, Guillaume et tous les autres : nous vous vengerons en continuant à foutre un magnifique et flamboyant bordel.