mercredi 30 avril 2014

Jealous of your cigarette

Elles sont les virgules de ma vie.

Celle que j'allume seule le soir à la fenêtre en écoutant une chanson.
Celle que je grille dans la rue en attendant un amoureux, un ami, ou juste parce que j'ai 7 minutes devant moi.
Celles qu'on enchaîne en terrasse, au milieu des verres et des rires.
Celle sur laquelle on se jette quand la vie nous met à terre.
Celle d'après l'amour, nonchalante.
Celle qu'on offre à un passant parce qu'on sait ce que c'est et à quel point c'est bon.

J'ai arrêté pendant 8 mois, j'ai repris de plus belle, vous m'aviez manqué, mes belles.

mardi 8 avril 2014

Black Swan

Je tends mes pointes de pieds jusqu'à me faire mal, je tiens mon grand écart jusqu'à la crampe et le fameux Y plusieurs minutes.
Ton arabesque est parfaite me dit-elle.
Petite satisfaction de petite fille sage.
Dans les vestiaires, je défais mon chignon et j'observe les autres du coin de l'oeil.
A. a un joli petit cul mais une vilaine peau. C. est toute petite mais a de jolis seins.
S. est tout simplement magnifique.
Je me demande si comme moi, elles perçoivent ce désir dans les yeux des hommes à qui elles disent qu'elles pratiquent la danse classique.
Petites salopes.

lundi 7 avril 2014

L'inconstant


J'ai espéré qu'il m'envoie ces mots d'Etienne Daho.

"Bien sûr j'ai voulu partir
Mais c'est moi que je voulais fuir
Dans l'inconstance, la licence, le plaisir et les substituts de toi
Plonger cent fois
Apaiser la crainte du vide, dans l'erreur, dans l'inaptitude au bonheur
Bien sûr si j'ai fait le con, tu as mille fois raison
De perdre confiance
Mais je dompterai l'orgueil et braverai mes peurs
Et cette fièvre que l'on pardonne à la jeunesse
Désapprendre tout pour réapprendre tout de toi
Dans ta lumière et dans tes pas
Je me fous de ce qu'on dira
Et de ce qu'on pensera de moi
Je veux faire exploser mes chaînes
Et tous les boulets que je traîne

Bien sûr si j'ai fait le con
Eternellement vagabond 
En déroute
Je t'ai dans la tête et le sang
Ailleurs, je ne cherchais que toi
Et dans tes bras
Délesté du poison du doute
Désapprendre tout pour réapprendre tout de toi"

Je ne les ai jamais reçus, évidemment.
Pas de miracle dans ma boîte mail, pas de sérénade sous mon balcon.

Un autre a su m'envoyer des mots qui font naître un sourire.
J'ai trouvé que le timing était joli, que la lumière était douce, j'ai senti que la vie reprenait ses droits.







vendredi 4 avril 2014

Je vais bien ne t'en fais pas


Entre nous on s'appelle "dickhead", "tête de pou", "vieux putois".
Il aime le jazz et moi le rock, le vin rouge et moi le vin blanc.
Ses yeux sont aussi bleus que les miens sont noirs, il fuit le soleil alors que j'expose mon corps au moindre petit rayon.
Il a peur de la maladie et moi du vide.
Je fume autant qu'il fait du sport.
Il rêve de vivre à Brooklyn et moi à Venice Beach.

Tous les deux, on aime Paris, la Corse, les livres et les derniers verres. Ensemble ou séparément.

Quand N. m'a quittée, il m'a laissé son appartement en me disant qu'il préférait me savoir chez lui. Je n'ai pas trop compris mais pas trop protesté non plus. Dans son quartier que je connaissais encore très mal, j'ai repris des couleurs et quelques kilos. 

Tous les jours, il m'écrit ou m'appelle et s'assure que je suis toujours debout.

Et invariablement, je lui réponds "Je vais bien ne t'en fais pas".

Mon frère.