mardi 27 mai 2014

Douze fois par an

C'est ce genre de journée où personne ne peut rien pour toi.

Tu pars de chez toi en te trouvant mal sapée mal coiffée mal réveillée, moche, sans intérêt.
Tout t'agace, t'oppresse, t'étouffe, t'angoisse, te serre la gorge et le coeur, te donne la gerbe.
Et puis la pluie, la monotonie, la fatigue.
Les heures s'écoulent lentement, grises et pénibles, sans magie et sans énergie. Moroses.
Tu te dis que tu voudrais être dans ton lit, sur une plage, n'importe où mais pas ici.
Tu te détestes encore plus d'être si négative, si irritable, et pourtant tu cherches un peu la merde avec ta collègue, ton mec, faut bien passer ses nerfs.

C'est ce genre de journée où tu es une chieuse, une vraie, mais où il ne faut surtout pas te le dire.

jeudi 15 mai 2014

Instants exquis

Ces derniers jours j'ai aimé...

Le coup de fil de Y. "pour rien" et son "Allez bonne journée ma grande"

Voir les jours s'étirer et le printemps s'imposer

Ses yeux, sa bouche, sa voix

Faire des plans sur la comète pour cet été, et pour ma vie

Boire en terrasse avec une amie et trinquer à la vie et ses contretemps, décider qu'il vaut mieux en rire

Le regard de cet homme croisé dans la rue qui voulait dire "toi si je t'attrape..."


mardi 13 mai 2014

Et dans ces moments-là

Je peux m'assombrir en une seconde. Il suffit d'un rien, une chanson, un homme qui porte son prénom ou son parfum, une affiche dans le métro, une odeur, une silhouette. Dans ces moments-là, mon coeur se serre et l'angoisse prend le pas sur tout le reste. Peu de personnes remarquent quand je bascule. Je suis la championne du sourire de circonstance, de l'autodérision. J'ai appris à faire bonne figure comme on apprend à nager. De même qu'on ne divorce pas chez les bourgeois de province, on ne s'apitoie pas sur son sort dans ma famille. On "fait face", c'est quand même plus élégant hein? Une bonne tape dans le dos et roulez jeunesse. "Ya pire ya le cancer", m'a dit mon père. Evidemment,oui. Alors il n'y a que quand je suis seule, roulée en boule au fond de mon lit, que je peux laisser libre cours à mes sanglots de petite fille perdue. J'espère seulement qu'un jour je saurai pleurer accompagnée.

lundi 5 mai 2014

Dans 3 semaines

Ce matin, je marchais sur les trottoirs de ma petite banlieue chic et j'ai senti monter les larmes légères de la mélancolie.
Alors que je saluais le cordonnier, puis le voisin, j'ai réalisé que dans 3 semaines, ce ne serait plus ma ville.
Je suis passée devant la mairie de notre mariage et j'ai songé que je ne dirais plus "chez nous" mais "chez moi".

Il faudra mettre de la couleur sur les murs de mon futur perchoir, laisser les fenêtres ouvertes pour laisser entrer la lumière et ne jamais, jamais couper la musique.
Il faudra que les copains passent sans prévenir, qu'il y ait de la vie et des rires, que les voisins se plaignent un peu de la nouvelle du 7ème.

Un appartement pour réapprendre à vivre, rire, s'aimer. Aimer, surtout.