mardi 13 mai 2014

Et dans ces moments-là

Je peux m'assombrir en une seconde. Il suffit d'un rien, une chanson, un homme qui porte son prénom ou son parfum, une affiche dans le métro, une odeur, une silhouette. Dans ces moments-là, mon coeur se serre et l'angoisse prend le pas sur tout le reste. Peu de personnes remarquent quand je bascule. Je suis la championne du sourire de circonstance, de l'autodérision. J'ai appris à faire bonne figure comme on apprend à nager. De même qu'on ne divorce pas chez les bourgeois de province, on ne s'apitoie pas sur son sort dans ma famille. On "fait face", c'est quand même plus élégant hein? Une bonne tape dans le dos et roulez jeunesse. "Ya pire ya le cancer", m'a dit mon père. Evidemment,oui. Alors il n'y a que quand je suis seule, roulée en boule au fond de mon lit, que je peux laisser libre cours à mes sanglots de petite fille perdue. J'espère seulement qu'un jour je saurai pleurer accompagnée.

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